Véhicule électrique : le faux bon plan en habitant la campagne ?

Vous avez prévu de remplacer votre véhicule thermique (essence, diesel) par une voiture électrique ? Vous hésitez à surfer sur les offres alléchantes en cours tout en profitant des primes à la conversion alors que vous habitez la campagne. Avec une baisse des aides prévues à partir du 01 juillet 2021, le choix de casser sa tire-lire bloque encore de nombreux ruraux. A travers cet article, nous allons vous parler des aides et de la prime à la conversion, de l'impact polluant de la voiture électrique, des derniers points pouvant bloquer l'achat d'un véhicule électrique.

Voiture électrique parking et bornes

Bonus véhicule électrique : aides et prime à la conversion 

Le gouvernement a mis en place des aides pour l'achat d'une voiture électrique ou hybride. 

En effet, un bonus écologique et une aide financière s'appliquent lors d'un achat d'un véhicule dit "propre" qu'il soit neuf ou d'occasion. Cette aide financière peut varier selon le modèle du véhicule (voiture électrique ou véhicule hybride) et selon le coût du véhicule acheté. Le bonus est quant à lui, déduit directement du prix du véhicule repéré chez le concessionnaire ou à condition d'en faire la demande.

Toutefois, attention à bien répondre à certaines conditions pour percevoir ces aides !

  • Aide à l'achat ou à la location d'un véhicule électrique neuf

Afin de disposer des aides pour acheter un véhicule électrique neuf, il convient de respecter les conditions ci-dessous : 

  • - Acheter un véhicule ne dépassant pas un taux d'émission de 50 g/km de CO2,
  • - Acheter un véhicule neuf ou le louer sur une durée minimale de 2 ans,
  • - Faire l'objet d'une première immatriculation,
  • - Ne pas prévoir une revente du véhicule dans les 6 mois (achat ou location),
  • - Ne pas être vendu avant 6 000 km,

Par ailleurs, afin de bénéficier des aides listées ci-dessous, il convient de formuler sa demande de prime à la conversion des véhicules et bonus écologique dans un délai maximum de 6 mois après son achat. Ce délai s'applique également aux véhicules électriques en contrat longue durée. 

Véhicule électrique neuf

Aide jusqu'au 30/06/21

Aide du 01/07/21 au 31/12/2021

Prix inférieur à 45 k € 7000 € 6000 €
Tarif entre 45 et 60 k € 3000 € 2000 €
Prix supérieur à 60 k € 3000 € 2000 €
  • Bonus en cas d'achat ou location d'un véhicule électrique d'occasion

Si vous souhaitez profiter des aides à l'achat d'un véhicule électrique d'occasion, il convient de respecter les conditions ci-dessous : 

  • - Acheter un véhicule ne dépassant pas un taux d'émission de 20 g/km de CO2,
  • - Acheter un véhicule d'occasion ou le louer sur une durée minimale de 2 ans,
  • - Etre un véhicule d'occasion déjà immatriculé depuis 2 ans ou plus,
  • - Ne pas prévoir une revente du véhicule 2 ans après son achat,

Comme pour les véhicules électriques neufs, les conditions de demande de prime à la conversion sont à faire en respectant ce délai de 6 mois dès la prise en main du véhicule.

Enfin, l'aide pour l'achat ou la location d'un véhicule électrique d'occasion est de 1000 €.

  • Prime à la conversion d'un véhicule électrique neuf

Le calcul de la prime à la conversion est fonction : de la catégorie du véhicule acheté, de votre revenu fiscal et du kilométrage effectué entre votre domicile et le travail.

Un simulateur intéressant est proposé sur le site prime à la conversion, et permet d'estimer la somme à percevoir.

Après instruction de votre demande, cette prime à la conversion peut atteindre 5 000 € et être majorée de 1000 € pour les personnes habitant ou travaillant dans une Zone à Faible Emissions.

Par ailleurs pour les communes de la Métropole du Grand Paris, l'aide peut atteindre 6 000 €.

Quel est l’impact polluant du véhicule électrique ?

L'impact des véhicules sur la production des gaz à effet de serre se calcul entre sa construction et la fin de son utilisation.

Ainsi, en plus du nombre de kilomètres parcourus, il est important de quantifier le poids de CO2 induit suite à la construction du véhicule (batterie, carrosserie, etc).

D'après l'institut scientifique Suisse "Paul Scherrer", la voiture essence serait le véhicule le moins polluant en sortie d'usine et avec 0 kilomètre au compteur.

Une fois fabriquée, la voiture électrique se placerait juste deuxième et son impact polluant serait vite compensé lors de l'utilisation du véhicule. En effet, le véhicule électrique ne générant pas de gaz d'échappement directs, son usage serait un bon choix pour réduire son impact carbone. 

Eléments bloquants à l'achat d'un véhicule électrique

Pour de nombreux automobilistes, quelques facteurs simples expliquent encore le faible engouement à l'achat d'un véhicule électrique.

D'après le site de Renault (Rubrique Foires à Questions sur l'Electrique), la France compterait plus de 200 000 véhicules électriques immatriculés fin 2019. D'après Wikipédia, l’année 2020 marquerait une année record avec l’immatriculation de 110 912 véhicules électriques. Malgré cela, ce chiffre reste bien faible au vu des 32 millions de voitures particulières connus sur le parc Français ce jour.

Les pistes d'améliorations pour l’adhésion d’un plus grand nombre d’automobilistes à ce type de véhicule sont simples : un prix compétitif, une meilleure autonomie, un développement de parkings équipés de bornes de recharges et cerise sur le gâteau, une solution écologique pour répondre à la pollution liée à l'extraction des minerais.

  • Vers un prix moins cher des véhicules électriques ?

Hyper haut de gamme ou voiture « suppositoire », voilà à quoi se résume de plus en plus les voitures électriques produites.

La marque Citröen a d'ailleurs d'ores et déjà ouvert un nouveau pari en visant la mobilité citadine à travers le sans permis et sa nouvelle voiture électrique "Ami".

Pour de nombreux particuliers, bien que le coût global d'un véhicule devrait se calculer en sommant son prix d’acquisition et les frais divers sur sa durée de vie (carburant, entretien, assurance), l'achat d'un véhicule électrique à l'instant "T" semble encore pour beaucoup trop cher. 

Aujourd'hui le choix est malheureusement disparate. Les véhicules les moins chers sont à la fois mi-voiture et mi-scooter. Celles-ci se chiffrent entre 7 000 € et 10 000 € (Renault Twizy et Citroën Ami).

Le choix d’un véhicule « standard » coûte entre 10 000 € et 35 000 €. Les berlines et familiales se trouvant davantage sur le haut du panier et permettant de viser un peu plus d'autonomie.

  • Habitant rural : plus d'autonomie pour les véhicules électriques

Après 50 années d'exode urbain de nos parents et grands-parents, un choix s'impose au niveau de nos mobilités.

Avec une évolution du télétravail et la possibilité d'éviter le bouchon en restant à la campagne où la vignette Crit'Air n'existe pas, l'achat d'une voiture électrique familiale au prix fort se réfléchit encore !

Ainsi, l'amélioration de l'autonomie des véhicules électriques permettra sans doute de convaincre les personnes habitants la campagne mais d’autres offres de mobilités sont déjà plébiscitées (train, voiture hybride, etc).  

  • Réduire la pollution liée à l'extraction des minnerais

Comme vous le savez, qui dit voiture électrique, dit fabrication de batteries à base de minerais extrait dans de nombreux pays en développement.

Pour extraire le lithium, le cuivre, le cobalt et d’autres métaux rares il serait dommage de délocaliser les émissions de gaz à effet de serre pour améliorer la qualité de l’air à Paris.

En plus d’un impact sur des populations locales (déforestation, pollution de eaux, appauvrissement des ressources), le véhicule électrique ne serait-elle pas la nouvelle maladie de notre monde de bobo fainéant ? Là où une petite batterie de véhicule électrique contient en moyenne 8 kg de lithium, une Tesla en compte 15 kg, contre seulement 300 g pour un vélo électrique. 

  • Davantage de parkings et bornes électriques à la "campagne"

D’après les chiffres de l’Union Européenne, un parc bien équipé doit disposer d’une borne de recharge pour 10 véhicules électriques. La France compterait environ 30 000 bornes pour 200 000 voitures ce qui est bien.

Ces bornes se trouvent généralement sur l'espace public dans de grandes agglomérations. Dans des communes plus rurales, il est possible de dénicher des bornes de recharge sur des parkings privés ou devant quelques édifices publics (gare  ou place de la la mairie de la commune).

Cependant en fonction des secteurs, des usages et de notre mode de vie adorant le « tout de suite », tout laisse à croire que de nouveaux parkings privés sont à équiper. En plus des bornes électriques connus chez soi, il est probable de voir ces bornes se privatiser en dehors des parkings publics.

Louer son parking et sa borne pour voiture électrique à la campagne